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« Regards de femme » de l’AIPASS

Regroupées au sein de l’Association internationale des plasticiennes d’Afrique Sub-saharienne (AIPASS), des artistes de plusieurs pays séjournent depuis quelques semaines au Burkina Faso. Tout d’abord en résidence de créations, elles ont propose le fruit de leur travail à la résidence Palmeraie de Ouagadougou. Un vernissage qui a consacré le lancement de cette exposition a eu lieu le lundi 16 décembre 2013.


Pour la deuxième fois, les arts plastiques s’expriment au féminin dans la capitale burkinabè. A la suite de la 1e édition en 2009, qui avait permis la naissance de l’Association internationale des plasticiennes d’Afrique Sub-saharienne (AIPASS), dirigée par Ahoua Yaméogo, Ouagadougou reçoit une fois encore un collectif de plasticiennes. Venues de 9 pays d’Afrique de l’Ouest, les femmes artistes convergent leurs talents cette année autour de « Regards de femme », thème consacré à la présente édition. Soutenue par l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), cette activité réunit cette année des artistes de cet espace et du Ghana. « C’est une quête de bien-être et de création artistique pour apporter notre modeste pierre à l’intégration sous-régionale », indiquera Ahoua Yaméogo, la présidente de l’AIPASS. En résidence de création depuis le 3 décembre 2013, ces amazones de la peinture ont proposé à la soirée de vernissage des œuvres de différents styles avec divers matériaux (acrylique, peinture à huile, tissus, etc). De la Guinée Bissau au Niger, elles ont surtout exprimé le vécu de la femme dans les différents pays à travers leurs créations.


La représentante du Mali, Mariam Ibrahim Maiga, n’a d’ailleurs pas manqué d’interpeller sur la situation au nord de son pays avec ses œuvres

« Sous le manteau islamique ».


Gérard Tognimassou, le représentant du président de la Commission de l’UEMOA, dans son message, a expliqué la nécessité pour leur institution de soutenir une telle activité culturelle qui contribue à l’intégration des peuples ; il a d’ailleurs promis d’œuvrer à pérenniser cette activité en faisant d’elle une biennale. Du reste, la relève n’a pas été oubliée ; 11 jeunes filles de milieu défavorisé ont été initiées à la technique de la peinture. Un tableau issu de leur apprentissage est en vente aux enchères pour leur accompagnement social.

Jérôme William Bationo


La relation du parcours d’une vie


Artiste plasticienne d’origine belge, mais résidant au Burkina Faso depuis plus de vingt cinq ans, Catherine Baum fait partie de ces artistes peintres qui, au-delà de proposer des œuvres au public, sont dans une démarche spirituelle. Depuis quelques jours elle propose ses dernières créations, fruit de trois années de travail. C’est l’espace Grand Calao, sur la route de Saponé, qui a reçu le vernissage de cette nouvelle production le jeudi 12 décembre 2013.

« Cheminements » peut se traduire comme le parcours ou les chemins que l’on peut prendre dans la vie, c’est-à-dire le cheminement extérieur du quotidien et celui intérieur de l’âme ou de l’esprit vers la sagesse. Inspirée du Yoga et des méditations, la peinture de Catherine Baum va plus loin que celle de présenter des œuvres ; c’est une démarche spirituelle, dit-elle. « Je traduis ce que je vois et ce que je vis à travers mes peintures ».Utilisant essentiellement du brou de noix, couleur de la terre, sur du papier et la peinture à huile sur de la toile, l’artiste travaille sur les rapports entre l’homme et la nature. En se référant à l’art japonais, elle essaie de mettre le moins de détails possible. « On peut exprimer beaucoup de choses juste avec un trait et un point ». Avec un accent sur peu de couleurs, elle va à l’essentiel dans ses formes et dans ses couleurs. Baum, qui veut dire arbre en allemand et lié à elle-même, comme elle s’amuse à le signifier, dans ses créations, entremêle paysages et personnages pour exprimer des pensées et des sensations.



« Cheminements », d’un expressionnisme parfois figuratif mais souvent abstrait, mieux qu’une démarche intérieure de l’artiste, se veut également une interpellation sur la dégradation de la nature. Au nombre de vingt cinq tableaux travaillés sur une période de trois années, Catherine Baum avec cette exposition invite à la découverte d’une autre facette des arts plastiques.

Jérôme William Bationo


Panorama de 3 ans de travail d’un expressionniste


A la suite de son « train-train quotidien » à l’occasion du Carrefour international des arts plastiques, voici « Hyacinthe Ouattara dans l’arène », une nouvelle exposition qui attend les amoureux des arts plastiques jusqu’au 4 janvier 2014 à l’Institut français de Ouagadougou. Cette création, dont le vernissage a eu lieu le vendredi 6 décembre 2013, est un panorama de trois années de travail que l’artiste présente.


« Le premier mérite d’un tableau est d’être une fête pour l’œil », disait Eugène Delacroix. Le vernissage de « Hyacinthe Ouattara dans l’arène » devait ainsi être un moment de grande réjouissance pour les innombrables yeux qui ont fait le déplacement de l’Institut français pour découvrir cette nouvelle exposition. Plusieurs œuvres de diverses tailles pour différents matériaux utilisés, cette production est le fruit de trois années de labeur. Cherchant plutôt à exprimer ses émotions et ses sentiments qu’à décrire objectivement la nature, l’artiste plasticien aux multiples facettes, Hyacinthe Ouattara, dans sa création, est à la recherche d’une thérapie. « J’exprime ma personne à travers cette exposition ; quand je ne suis pas bien, je crée ; et quand je crée, je suis bien », dit-il. Peindre afin d’échapper aux angoisses, aux tourments de la vie, du bout de son pinceau il conçoit des personnages qui portent des états d’âme, déballant de cette manière une forme d’expressionnisme basée sur des formes primitives, humaines, souvent fantomatiques.


Avec des couleurs assez vives, parfois sombres, sur de la toile ou sur du papier, Hyacinthe se libère du joug de son passé, notamment d’une enfance difficile, a-t-il fait savoir. « Hyacinthe Ouattara dans l’arène » est une occasion singulière offerte de voir au même endroit plusieurs années de travail du plasticien. La soirée de vernissage qui lui a été consacrée, outre la performance proposée par l’artiste, a été une occasion pour Marine Leloup, directrice de l’institut, de rendre hommage au Madiba, décédé la veille. Comme l’a dit Pablo Picasso, « un tableau ne vit que par celui qui le regarde » ; le public est donc attendu pour donner plus de vie à cette exposition.

Jérôme William Bationo

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© OtherSide Africa 2018 par Belélé Jérôme William

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