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Contribuer à l’installation de bases d’une réelle démocratisation des arts dans l’espace public et poser les jalons d’un centre d’incubation de compétences dans les domaines des arts dans l’espace public, c’est en cela qu’a constitué une série d’activités organisées par le Collectif ACMUR de Juin à Octobre 2017 au Burkina Faso et au Mali.

Le top de départ avait été donné à travers un atelier de formation du 12 au 20 juin 2017 à Bobo-Dioulasso. Premier du genre en Afrique de l’Ouest, il avait regroupé 10 acteurs culturels venus du Bénin, de la Côte d’Ivoire, du Mali, du Niger, du Tchad et du Burkina Faso. En effet, initié par le collectif ACMUR avec l’appui de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), cette première activité, d’une grande série, avait permis à ces différents participants, à travers le thème « Ecriture de spectacles en Espace Public » de s’outiller dans une approche contemporaine de conception de projets culturels. L’un des formateurs, Camille Amouro n’avait d’ailleurs pas manqué de manifester sa satisfaction. « En constatant avec ACMUR qu’en Afrique francophone il est possible de travailler de cette manière ça me donne beaucoup d’espoir. C’est une semence qui va permettre un bon en avant dans la vision de la fonction de l’artiste en Afrique », s’était-il réjoui.

A la suite de Bobo-Dioulasso, en août, cap a été mis sur Bamako où, Boniface Kagambega et Philippe Chaudoir, respectivement Directeur artistique et Responsable des formations d’ACMUR, sont intervenus pour animer une autre formation sur le thème « Créer et organiser un évènement en espace public ». Pour cette partie, il s’est agi de montrer les réalités pratiques et les contraintes liées à la mise en œuvre de projets culturels dans l’espace public. Organisée en collaboration avec l’association Art Marionnette Musique Clown Danse dans nos rues (AMMCDR), cette étape de Bamako a également été l’occasion au mois d’octobre pour une formation autour des femmes marionnettistes de la sous-région ouest-africaine.

Une conclusion en beauté

Débutée en juin et ayant durée plus de 5 mois, cette série d’activités a connu son apothéose avec une combinaison d’actes dont la formation d’administrateurs de structures culturelles. Ce dernier atelier tenu sous le thème « Administrateur de structure culturelle en espace public », a été guidée par le Coordinateur de la Fédération Française des Arts de la Rue, Jérôme Naissant.

A la suite de cette dernière formation qui a pris fin le 28 octobre 2017 au Centre Siraba de Bobo-Dioulasso, le collectif ACMUR et ses différents partenaires dont l’Organisation Internationale de la Francophonie, l’Institut Français et le Centre Siraba, ont procédé à la célébration de la Journée internationale des Arts de la rue.

Entre autres animations de cette commémoration, ils ont procédé à une remise de diplômes aux différents participants, à l’organisation d’une parade et d’une soirée avec diverses prestations et activités récréatives : installations, cirque, danse, concert, etc. Et, le point marquant de cette célébration a été le lancement officiel du Réseau africain des festivals d’arts en espace public, le « Réseau ma rue ».

En effet, ce réseau, selon ses initiateurs est une organisation qui « rassemble des festivals venant de toute l'Afrique dans le but de mutualiser les compétences de chacun et pour mieux faire entendre la place de l'art dans l'espace public auprès des partenaires ». Ce réseau qui avait été créé lors de l’atelier de Bamako se donne donc pour mission concrète de permettre la mutualisation des expériences de ses membres et de faciliter le partage de productions, ont-ils fait savoir.

Un réseau de trop ? Non, car « la nécessité de ce réseau est apparue de plus en plus grande, en particulier pour travailler à la professionnalisation des acteurs de ce secteur et mieux le faire reconnaître » peut-on retenir.


Première nation indépendante de l'Afrique noire, le Ghana a célébré son 60ème anniversaire d'indépendance cette année. Son histoire offre à la fois des leçons et de l'espoir que l'Afrique puisse façonner sa propre voie digne vers la paix et la démocratie.

L'expérience post-indépendance du Ghana est aussi à bien des égards l'histoire post-coloniale africaine. Pionnier à bien des égards, il fut le premier pays d'Afrique subsaharienne à obtenir son indépendance de la Grande-Bretagne le 6 mars 1957.

Le président Kwame Nkrumah était un membre fondateur de l'Organisation de l'unité africaine, le précurseur de l'Union africaine. Il était aussi la voix la plus influente du mouvement panafricain aux premières années des indépendances. Cette flamme panafricaniste brûlait au plus fort de l'agitation pour l'indépendance de son pays, attirant notamment Kenneth Kaunda de la Zambie, Jomo Kenyatta du Kenya, Hastings Kamuzu Banda du Malawi et Julius Nyerere de la Tanzanie. Mais la rhétorique panafricaniste s'est rapidement éteinte à mesure que ses dirigeants garantissaient l'indépendance de leur pays.

Les premières décennies

Au cours des six dernières décennies, le Ghana est passé de dictatures militaires à une démocratie qui fonctionne bien, alors que son économie a connue à la fois un boom et une quasi-faillite.

La vision de Nkrumah pour le Ghana était fondée sur les revendications nationalistes qui poussaient l'agitation contre le colonialisme. Il a cherché à diriger son jeune pays vers des progrès significatifs en matière de santé et d'éducation. Les autres questions sociales et économiques auxquelles le pays était confronté étaient également à l'ordre du jour du nouveau chef d’Etat.

Cette vision était inscrite dans son plan de développement de sept ans présenté au parlement le 11 mars 1964. Selon lui, le plan de 1963-1970 aurait fini par « amener le Ghana au seuil d'un Etat moderne basé sur un programme agricole et industriel hautement organisé et efficace ». Il croyait qu'il pouvait complètement effacer l'économie coloniale dont dépendait la dépendance, qui a réduit le Ghana à un importateur de produits finis vendus à des prix exorbitants et exportateur de matières premières achetées à bon marché. A la place, une économie industrialisée modelée sur un système de production et de distribution socialiste qui rendrait le Ghana autosuffisant et autonome.

Kwame Nkrumah memorial

Mais nous ne saurons jamais à quoi tout son succès aurait ressemblé. Car, la vision de Nkrumah a été interrompue par un coup militaire pro-occidental en 1966. Les Etats-Unis qui considéraient Nkrumah comme une menace importante pour ses intérêts en Afrique, connaissaient sa planification. L'assistant spécial intérimaire pour les affaires de sécurité nationale, R.W. Komer, avait d’ailleurs salué le coup d'Etat comme «... un autre exemple d'une manne fortuite: Nkrumah faisait plus pour saper nos intérêts que n'importe quel autre Africain noir».

Cependant, quelque 50 ans après son renversement, Nkrumah reste un nom connu au Ghana en raison de ses investissements dans l'éducation, la santé et l'énergie. Beaucoup de ses contributions à d'autres secteurs importants, tels que la construction du barrage d'Akosombo, l'autoroute d'Accra-Tema, l'hôpital d'enseignement de Komfo Anokye, l’Université de Cape Coast, continuent à soutenir l'économie aujourd'hui.

Le renversement de Nkrumah en 1966 a été suivi par quatre autres avènements militaires en 1972, 1978, 1979 et 1981. Deux gouvernements démocratiquement élus, établis en 1969 et 1979, ont été renversés par l'armée. Finalement, la succession actuelle d'élections démocratiques a été établie en 1993.

Histoire d’une réussite démocratique

Dans ses premières années, la proximité du Ghana avec le socialisme a dominé sa politique. Cependant, les gouvernements civils qui ont suivi ont orienté le pays sur une voie économique capitaliste dans laquelle les institutions de Bretton Woods dictaient souvent le rythme. Mais le pays n'a pas été en mesure de réaliser les politiques économiques autosuffisantes envisagées. Cependant tout ne fut pas sombre et malheureux.

Le Ghana a fait des progrès remarquables en tant que l'une des réussites de projet démocratique africain au cours de ces 25 dernières années. Le pouvoir politique a changé trois fois - tous des jalons importants;

- du National Democratic Congress (NDC) au pouvoir au New Patriotic Party (NPP) en 2001;

- du NPP au pouvoir au NDC en 2009; et

- du NDC au pouvoir au NPP en janvier 2017

Avec ces trois revirements sous la ceinture, la démocratie du Ghana a rencontré et dépassé la thèse de Huntington sur les «deux tests de renouvellement», faisant du Ghana une démocratie consolidée de manière satisfaisante.

Les Ghanéens ont rejeté la politique autoritaire du passé. À sa place c’est l'espace politique élargi qui a contribué à façonner et à élargir les frontières des droits. La liberté d'expression et d'association est garantie, les organisations de la société civile ont une plus grande influence sur l'élaboration des politiques et les médias sont libres d'exercer leur contrôle.

Ce n'est pas une coïncidence si le Ghana est devenu l'une des nations les plus pacifiques du monde. Selon l'indice Global Peace 2016, le Ghana - classé 44ème - est plus pacifique que la France - classée 46ème - et le Royaume-Uni en 47ème position.

Une nation en bonne santé

Le Ghana a également progressé dans de nombreuses mesures de bien-être, en particulier la réduction de la pauvreté et l'offre de services de santé et d'éducation est exemplaire. Il fait partie des quelques pays à travers le monde qui ont enregistré une réduction significative de la pauvreté.

Le tableau de bord des soins de santé est l'un des plus impressionnants en Afrique subsaharienne. Le Ghana est l'un des rares pays dotés d'un régime d'assurance maladie universelle. Et il y a beaucoup à montrer des investissements dans le secteur de la santé. Le pays s'est classé au 7ème rang sur 153 pays pour la vaccination antirougeoleuse entre 1990 et 2008, et alors que la moyenne régionale du taux de vaccination antirougeoleuse était de 75%, le Ghana avait enregistré 91%. Mais de nombreux défis demeurent.

Une croissance économique « yo-yo »

A l’image du yo-yo, la croissance économique du pays oscille comme un pendule. Il y a plus de dix ans, l'économie du pays progressait de 7%, avant de connaître un taux de croissance de plus de 14% en 2011. Depuis, la croissance a considérablement diminué. En 2015, il n'a progressé que de 4%. Actuellement, le Ghana est sous un programme de renflouement du FMI en raison de son incapacité à contenir son énorme déficit budgétaire, l'inflation croissante et la baisse des devises. La question actuelle est de savoir si le pays peut retourner son destin économique. Les taux de chômage sont alarmants - environ 48% - et le pays est confronté à une crise énergétique, à une forte dépréciation de la monnaie et à des taux d'intérêt élevés.

Néanmoins, le Ghana est toujours l'étoile montante dans certaines sphères - se battant simplement dans d'autres comme beaucoup de ses pairs africains.

Sources: Traduit de l'anglais à partir de https://theconversation.com/uk


Le Burkina Faso sur ses 274 000 km² de superficie est pourvu d’une multitude de danses et de musiques traditionnelles. Toutes associées à un nombre important d’instruments divers, elles sont ou étaient toujours à des fins ou des fonctions précises.

Quelques instruments de la famille des cordophones

La musique s’interpose partout et depuis toujours entre l’homme et sa quête d’une dimension supérieure ; c’est au moyen de sons que s’opère cet échange. In Laurent Aubert, «Lucie RAULT, instruments de musique du monde», Cahiers d’ethnomusicologie, 14 ǀ 2001, 277-283

Les griots, caste de musiciens, ont toujours été présents à tous les niveaux de la vie. Que ce soit des baptêmes, des mariages, des funérailles ou toute autre cérémonie, la musique a perpétuellement occupé une place prépondérante dans les traditions africaines.

La société burkinabè ne déroge pas à la règle. Des grands groupes ethniques Sénoufo, Bobo, Lobi, Dagara à l’Ouest et au Sud-ouest du pays, des Samos et Marka au Nord-ouest en passant par la famille Gourounsi au Centre-ouest et au Sud, ou du plateau Moagha(Mossi ou Mossé) s’étendant jusqu’à à la lisière du Gulmu à l’Est, et des Bissa au Centre-est, ou encore des peuples Peulhs ou Bella du Nord, le Burkina Faso est composé d’une soixantaine d’ethnies. Liés dans l’espace ou par l’histoire, des études récentes ont montrées que cette pléthore de groupes socioculturels a, chacun, en moyenne cinq genres musicaux. Ainsi fait, on se retrouve avec au moins 300 expressions ou variétés à travers le Pays des Hommes intègres.

Zone géographique

Cartographie des groupes ethniques

Les différentes représentations, matérielles (objets) ou immatérielles (message), au Burkina en fonction des instruments utilisés se décomposent principalement en quatre (04) zones. Une cartographie faite par le Musée de la musique Georges Ouédraogo à Ouagadougou donne cet aperçu :

- Le Nord du pays, avec les Peulhs et les Bella où l’on trouve principalement des flûtes et des luths. Ces populations ont une musique propre à elles, où l’on rencontre également des variantes avec des instruments à percussion.

- Le Centre, le Centre-est et l’Est, avec les Mossé, les Bissa et les Gourmantché, où rivalisent des tambours cylindriques et autres instruments à percussion membranophones. On y retrouve des sonorités bien connues telles que le Warba, le Wiiré, le Wenega chez les Mossé.

- Le Nord-ouest, le Centre ouest et le Sud habités par les Samos, Marka et Gourounsi qui excellent dans l’utilisation des flûtes et des sifflets. Les Gourounsi, qui ont une musique, assez athlétique utilisent, outre ces aérophones, des tambours.

- L’Ouest et le Sud-ouest ou les danses et musiques s’articulent presque exclusivement aux sons des balafons, du xylophone et du tambour. Le balafon et ses différentes variantes occupent l’espace Sénoufo, qui va au-delà des frontières du Burkina. Ces pratiques et ces expressions sont inscrites sur la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO.

Bien qu’il y ait des particularités en fonction de ces quatre zones géographiques, il y a des ressemblances dans plusieurs grands groupes ethniques. Ainsi, les tambours se retrouvent un peu partout au Burkina avec des variances au niveau de la technique de confection, notamment les matières utilisées. Au sahel par exemple, le tambour le plus connu est primordialement un mortier, qui sera recouvert de membrane. Chez les Mossé, on retrouve soit la calebasse ou des troncs d’arbres comme caisse de résonnance. Les flûtes sont également utilisées par plusieurs groupes ethniques.

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© OtherSide Africa 2018 par Belélé Jérôme William

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