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Les représentants de la Culture au CNT

Quand l’élection vire au chaos

A l’instar des autres secteurs des Organisations de la société civile (OSC), les acteurs de la Culture devaient élire dans la matinée du vendredi 21 novembre 2014, deux (02) membres pour les représenter au sein du Conseil national de transition. La rencontre qui s’est tenue au Centre nationale des arts du spectacle et de l’audiovisuel (CENASA) a vite virée à un tohu-bohu, à la limite au chaos.

C’est en queue de poisson que le rendez-vous pour l’élection des représentants de la Culture au Conseil national de la transition (CNT) s’est terminé, presque dans un chaos généralisé.

En rappel, dans un communiqué sur les ondes de certaines radios le jeudi 20 novembre, il était demandé aux différentes structures des OSC de déposer, au plus tard à 17h le même jour, leur candidature au Centre national de presse Norbert Zongo (CNP-NZ).

Le tohu-bohu s’est très vite invité à cette rencontre

Mandaté «très tard dans la nuit du jeudi 20 novembre par des responsables des OSC», Walib Bara appelant à ses côtés pour l’assister, Boukari Ouédraogo dit Becker et Dick Marcus, avait pour tâche de coordonner l’élection des deux (02) acteurs, représentants de la Culture au CNT car «n’étant pas candidat et n’ayant aucune accointance avec les différentes structures», dit-il. Etaient inscrits une dizaine d’associations dont seulement cinq mandataires ont répondu à l’appel au début des travaux. Mais très vite, juste à l’entame de la rencontre, des délégués d’associations non-inscrits sur la liste de candidature mais présents dans la salle en temps qu’observateurs, parmi lesquels, Innocent Belemtougri du SYNES-BF, Martin Zongo du CITO, Dramane Konaté de la SAGES, etc. prenant la parole, ont tout d’abord, condamné le processus ayant conduit à l’élaboration de cette liste, ensuite se sont opposés à la procédure pour l’élection, qui pour eux n’augure pas de la transparence. Avant d’ajouter, tout simplement que «l’assemblée ne se reconnait pas dans cette liste» qui, pour elle, est loin d’être représentative du secteur de la Culture.

Très vite le débat prend de l’ampleur, les esprits se surchauffent occasionnant le départ même de la salle de certains membres. Des propositions sont faites de part et d’autres, mais avant que celles-ci ne soient même entérinées par l’assemblée, de nouveaux visiteurs, venu au nom de la Coordination des OSC, viennent annoncés le sursis de toutes les élections dans les différents caucus des OSC. Pour cause, des candidatures ont été expressément extraites lors des dépôts, dans le seul but de favoriser des associations et structures proches du CDP et de la FEDAP-BC, disent-ils. «Toutes les élections sont arrêtées et nous sommes en concertations».

Jérôme William Bationo


Zêdess

«Je serai candidat à la présidentielle de 2015»

Après la chute du régime Compaoré qu’il a combattu dans ses chansons, Zêdess ne s’arrête pas là. Son nouveau challenge c’est le fauteuil de chef d’Etat. Probable candidat à l’élection présidentielle de 2015, dans un entretien qu’il a accordé à L’Obs. Dim, l’artiste explique sa motivation à troquer son statut de musicien contre celui d’homme politique. Lisez plutôt…

Comment se porte Zêdess ?

Je me porte comme un charme.


Quelle lecture fais-tu des récents évènements qui se sont passés au Burkina ?

Je tiens tout d’abord à rendre hommage à toutes les victimes de cette insurrection, et j’adresse mes sincères félicitations à l’ensemble de la jeunesse burkinabè. Cependant, c’est un dénouement logique d’un ensemble de contradictions depuis 27 ans. C’est l’expression d’un peuple qui a repris son destin en main comme je l’avais écrit il y a 14 ans : «Quand l’Etat s’emmerde, chacun se démerde». Sans prétention aucune, je suis l’un des derniers à être surpris de l’issue finale. J’ai la chance de faire un travail qui me permet d’être en contact avec tous les âges et tous les genres. Comme on le dit, les artistes sont comme des sortes de thermomètres qu’il ne faut pas mépriser. Ça s’est terminé comme je l’écrivais dans mes chansons et comme je le disais dans mes différentes interventions.

On a vu le Balai Citoyen conduit par des artistes ; toi, à part tes interpellations à travers tes chansons, quelle a été ton action sur le terrain ?

Pour la petite histoire, vous retiendrez d’abord que grand nombre de ces jeunes qui militent dans beaucoup de mouvements ont grandi avec mes chansons. La prise de conscience n’a pas commencé il y a une année. C’est avec nos actions, y compris celles de nos devanciers. Il faut savoir que c’est la conjonction de beaucoup de choses. Moi, très modestement, avec mes chansons et d’autres avec leurs écrits et ainsi de suite. J’ai 22 ans de carrière et les enfants qui étaient au front ont une moyenne d’âges qui tend vers ça. Aussi, quelques-uns m’ont vu à quelques encablures de Kosyam quand les balles sifflaient parce que je ne voulais qu’on me le raconte un jour.

Maintenant que ce régime que tu as combattu depuis longtemps à travers tes chansons est tombé, quelles seront tes prochaines batailles en tant qu’artiste engagé ?

J’ai eu un flash il y a trois jours (Ndlr : l’interview a eu lieu le lundi 10 novembre 2014), je me suis dit qu’au bout d’un moment, dans l’histoire des humains, il faut pouvoir prendre ses responsabilités. Donc je serai candidat à la présidentielle de 2015. Je n’ai pas envie d’être président ; d’ailleurs je suis suffisamment lucide car je n’ai pas les moyens. Je refuse cependant que le débat politique soit confisqué par les «pros» de la politique. Ce qui m’intéresse, c’est incarner l’inspiration de la jeunesse et mettre le doigt où ça fait mal. Faire la politique sans langue de bois comme je l’ai toujours fait dans mes chansons. Je ne voudrais pas que le débat en 2015 soit du copinage. Je ne veux pas que la campagne soit émaillée de non-dits.

Et si par hasard tu étais élu…

Je suis suffisamment lucide pour savoir que je ne serai jamais élu parce que je n’ai pas de billets de 1000 francs et de tee-shirts à distribuer.

Si tu n’y crois pas, pourquoi donc être candidat ?

Je crois en tant que candidat qui peut ouvrir le débat et faire en sorte qu’il ne soit pas confisqué. Qu’on ne passe pas le temps à nous parler de renforcement de capacités. Une autre virginité politique est possible. Je veux venir, si ça peut vous faire plaisir, avec mon incompétence mais avec mes gros sabots dans le plat.

On a vu Michel Martelly en Haïti pour qui ça a marché ; Adama Dahico en Côte d’Ivoire qui est passé pour un taquin, et bien d’autres exemples d’artistes ailleurs qui ont mis le pied dans le plat politique. Ne penses-tu pas que c’est du déjà vu et ne vois-tu pas le risque de passer pour un farceur ?


Il faut respecter le point de vue des gens et l’intelligence des fans surtout et du peuple entier. Pour ceux qui me connaissent et qui connaissent mes chansons, ils savent comment, à chaque moment important de la vie de cette nation, je me suis impliqué, à commencer par la mort de Norbert Zongo. Paix à son âme ! J’ai commencé à me battre contre la modification de l’article 37 depuis 2010 et, à l’époque, personne ne s’en émouvait. Il y a des partis politiques qui en ont fait le cheval de bataille mais qui n’existaient même pas. Je crois que bien de personnes qui me côtoient savent qu’au-delà du chanteur il y a en moi un discours sensé.

De quel CV te prévaux-tu pour être candidat ?

Comme je le disais, c’est mon discours au-delà de l’artiste qui m’a permis de militer sur la plateforme altermondialiste, de rencontrer José Bové à deux reprises ou Mariam Traoré, l’ancienne ministre de la Culture du Mali, etc. Aussi, il faut savoir que je suis un éducateur. Sans aucune prétention, je n’ai aucun complexe face à un homme politique burkinabè.

Après toutes ces explications, pourquoi ne pas soutenir simplement un candidat ou un parti politique déjà existant ?

Je répète une fois de plus que j’ai envie d’incarner les aspirations de la jeunesse. Je parle sms, je suis réseaux sociaux, je m’habille comme elle et je parle son langage. Je connais le ressentiment des jeunes et leurs préoccupations. J’ai un rapport direct avec eux.

Quels seront ton mot d’ordre et/ou l’image que tu voudras refléter ?

D’abord, si par un coup de baguette magique j’étais président, je vivrai comme José Mujica (Ndlr : Homme d’Etat uruguayen, dit «président le plus pauvre au monde»). Mon mot d’ordre est celui d’un Burkina responsable. Comme Thomas Sankara, je dirai que nul ne viendra développer notre pays à notre place. Refaçonner le Burkinabè tel qu’on l’a connu, travailleur. Donner l’envie à la jeunesse d’y croire en lui donnant des perspectives.

Jérôme William Bationo

Au cœur du «lien familial»

Portrait de Da Costa Kwami


Da Costa Kwami est un artiste plasticien togolais né au début des années 1980 à Lomé (Togo) où il vit et travaille. Présent à la 3e édition du Carrefour des arts plastiques de Ouagadougou, cet artiste à multiples facettes travaille essentiellement sur le lien familial.

Caricaturiste, peintre et sculpteur, avec des calebasses, du papier et du papier mâché, du bois et des chutes de bois, des matériaux de récupération, etc., Da Costa travaille essentiellement sur le lien familial. A travers ses œuvres, il ne se sépare pas de paumelles qu’il utilise pour ses accrochages, symbole d’union, entre les individus, et de fusion au sein de la société, qui a pour base la famille, dit-il. La famille, tout d’abord, comme vecteur d’attachement, puis de construction de l’identité individuelle ; elle constitue un rempart contre l’isolement et l’exclusion. Outil de protection contre la vulnérabilité, elle joue un rôle majeur dans la société africaine et globalement dans celle des humains.


Ayant fait ses débuts en 2001, Da Costa Kwami est un autodidacte. Il s’affranchit de tout dogme et laisse libre cours à sa création. C’est aisément qu’il fait la transition entre peinture, sculpture et dessin. «J’ai commencé le dessin, inspiré par le gribouillage de mon enfant», confie-t-il. A travers ses créations et la récupération qu’il fait, l’artiste veut «redonner vie à toute chose».

Kwami a à son actif plusieurs expositions à travers l’Afrique. Après le Bénin, le Togo, son pays natal, et récemment à la biennale de l’art contemporain d’Ouganda, il est à sa deuxième participation au Carrefour des arts plastiques de Ouagadougou (Burkina Faso). Pour l’occasion, ses œuvres qui trônent sur les murs de l’espace Napam Beogo, méritent bien le détour.

Jérôme William Bationo

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© OtherSide Africa 2018 par Belélé Jérôme William

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