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Les trophées d’Etalon de Yennenga

Histoire et symbolisme

A l’image de l’ours de la Berlinale en Allemagne, c’est un étalon, un autre animal qui symbolise les trophées du Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou (FESPACO) au Burkina Faso. Depuis 45 ans, cette biennale du cinéma africain, récompense ses meilleurs acteurs avec les trophées d’Etalon de Yennenga, en référence à une princesse porteuse du mythe fondateur de l’empire Moagha.

Bref rappel historique

L’Etalon d’or tant convoité

Yennenga, selon l’histoire fut une redoutable amazone et fameuse guerrière. Elle naquit au début du Xesiècle dans le royaume Dagomba, situé dans le Ghana actuel. Formée aux arts de la guerre par son père, le Roi Nedega, elle l’assiste au combat à chaque fois qu’il doit défendre son royaume contre des attaques ennemies. Farouche meneuse d’hommes, fidèle à son père et à son royaume, le cours de son destin change brutalement le jour où son cheval, un étalon, s’emballe et l’entraine, dans sa folle course, vers des terres inconnues.

Le peuple Moagha, ethnie majoritaire au Burkina Faso, trouve son origine dans l’histoire de cette fabuleuse princesse Yennenga.

Les Etalons de Yennenga au FESPACO

L’Etalon d’or de Yennenga est le symbole de la consécration suprême de la meilleure œuvre cinématographique de la sélection officielle. Il est matérialisé par une guerrière, lance à la main, juchée sur un cheval cabré. Ce trophée tire son sens du mythe fondateur de l’empire des Mossés.

Depuis 1972, appelé d’abord l’Étalon de Yennenga, il est le grand prix du FESPACO. A la 19e édition, en 2005, deux nouveaux prix “Etalon” sont décernés. Le grand prix Étalon de Yennenga devient alors le grand prix Étalon d’or de Yennenga et les nouveaux prix sont baptisés Etalon d’argent de Yennenga et Étalon de bronze de Yennenga.

Par-delà le prix, l’Etalon de Yennenga est le symbole de l’identité culturelle africaine, que les cinéastes à travers leurs créations doivent contribuer à maintenir bien vivante.

Hicham Ayouch du Maroc, lauréat de l’édition 2015

Oumarou Ganda du Niger est le premier lauréat de l’Etalon de Yennenga. Après sa mort en 1981, il donnera son nom à l’une des récompenses du festival: le Prix Oumarou Ganda de la 1èreœuvre. Le premier lauréat de ce prix est le Burkinabè Kollo Daniel Sanou en 1983 avec son film Pawéogo (L’Émigrant).

Palmarès de l’Etalon de Yennenga

1972- Le Wazzou polygame – Oumarou Ganda – Niger

1973- Les mille et une mains – Souheil Ben Barka – Maroc

1976- Muna Moto – Dikongué Pipa – Cameroun

1979- Baara – Souleymane Cissé – Mali

1981- Djeli – Kramo Lanciné Fadika – Côte d’Ivoire

1983- Finye – Souleymane Cissé – Mali

1985- Histoire d’une rencontre – Brahim Tsaki – Algerie

1987- Saraouinia – Med Hondo – Mauritanie

1989- Heritage Africa – Kwaw Ansah – Ghana

1991- Tilaï – Idrissa Ouédraogo – Burkina Faso

1993- Au nom du Christ – Roger Gnoan M’Bala – Côte d’Ivoire

1995- Guimba – Cheick Oumar Sissoko – Mali

1997- Buud Yam – Gaston Kaboré – Burkina Faso

1999- Pièces d’identités – Mwézé Ngangura – R. D. Congo

2001- Ali Zaoua -Nabil Ayouch – Maroc

2003- En attendant le bonheur – Abderrahmane Sissako – Mauritanie

2005 – Drum – Zola Maseko – Afrique du sud

2007 – Ezra – Newton Aduaka – Nigeria

2009 – TEZA – Haïlé Guérima – Ethiopie

2011 – Pégase – Mohamed Mouftakir – Maroc

2013 – TEY – Alain Gomis – Sénégal

2015 – Fièvres – Hicham Ayouch

FESPACO 2017

Madi Dermé revisite l’épopée de Yennenga


Si une prestation a fait grande impression à la cérémonie d’ouverture de cette 25e édition du Fespaco, c’est bien celle de Madi Dermé et ses 40 cavaliers. Avec leurs étalons, symboles du Burkina et surtout du festival, les écuyers ont proposé une chorégraphie en la mémoire de la princesse Yennenga. Un spectacle qui ne manque pas de rappeler les trophées de cette biennale du cinéma, dont cette amazone est le symbole.

Intitulé «La princesse Yennenga et ses guerriers», c’est un spectacle de 15 mn, constitué essentiellement de voltige, de carrousel et d’acrobatie diverses avec à la clé la reproduction d’une figure pyramidale dotée d’un drapeau au sommet, celui du Burkina Faso, flottant au vent.


De forte sensation, comme le dit Madi Dermé, c’est une représentation, créée spécialement pour le Fespaco 2017 que les milliers de festivaliers présents ont pris du plaisir à suivre. «Nous avons travaillé avec 40 chevaux et une cinquantaine de participants en 1 semaine et demi. Ce n’était pas évident mais les cavaliers avec le concours bien-sûr des étalons ont su assurer un bon spectacle», s’est-il réjoui. Pour lui c’est une fierté de pouvoir faire vivre de telles émotions surtout avec une représentation de la princesse Yennenga. Symbole fort du pays mais surtout du Fespaco.

Les Dermé et la tradition équestre


On ne peut pas parler d’art équestre au Burkina sans parler de la famille Dermé qui est la référence du cheval au Burkina. Cette famille, originaire du Mali a été appelée par le Mogho Naaba pour sa connaissance du bronze. En plus de sa connaissance de cet alliage, c’était une famille de tradition équestre. De génération en génération. Et c’est cette tradition du cheval dans la famille qui est actuellement perpétuée par le «Petit» Madi Dermé de la quatrième génération installée au Burkina Faso. Grand cavalier, dresseur, voltigeur, il a été formé aux arts équestres par sa famille mais également par le Centre des Arts Equestres et du Cirque de Valérie Fratellini.

Jérôme William Bationo

«Yiiki», pour la clôture du Fespaco

Alassane Ouattara sera là

A peine les regards sont braqués sur le déroulement de cette 25e édition du FESPACO que les petits plats sont en train d’être rangés dans les grands déjà pour offrir une cérémonie de clôture riche en couleurs, en rythmes et en sons, surtout pour l’hôte de marque, le président de la République de Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui sera de la partie. «Yiiki», une création du chorégraphe Seydou Boro, qui sera la grande attraction de cette cérémonie a reçu pour l’occasion la visite du protocole d’Etat ce 22 février 2017.

«Yiiki», Lève-toi


Ce spectacle se construit dans un espace scénographique qui se dresse comme un antre. De là jaillissent plus d’une centaine de danseurs et de musiciens. Ils tissent ensuite une écriture chorégraphique en mouvement, entre forme urbaine et contemporaine, qui les conduit vers la formation d’une masse compacte. C’est la métaphore de l’individu qui s’engage dans un rêve de vie. Dans l’unité, l’individu rejoint le groupe et contribue à étoffer le tissu social, entre autres, c’est ce qu’il faut retenir de Yiiki.

Les musiciens en ordre de bataille

 «Yiiki» qui signifie Lève-toi en langue locale mooré, pour Seydou Boro, c’est comment la jeunesse s’engage aujourd’hui, comment cette dynamique se montre. Et c’est ce qu’il a voulu montrer dans cette chorégraphie en utilisant beaucoup de gestuels qui sont contemporaines mais ne s’émancipent pas des formes de danses traditionnelles afin que ces deux entités puissent se rencontrer. A cela s’ajoute volontiers la danse urbaine comme le hip hop.

Au niveau du travail musical, avec Dramane Diabaté, ce sont des sonorités et une musique conçu spécialement pour cette création qui sont proposés. On y retrouve différentes percussions, des instruments à cordes comme le N’goni et un flutiste.

Une revue des troupes artistiques pour ADO

Echanges pour les derniers réglages

En effet, c’est à l’allure d’une revue des troupes avant une grande bataille que le Directeur du cérémonial des protocoles institutionnels et ministériels, Gérard Nestor Nayaogué, a rendu visite à la pléthore d’artistes en répétition au Centre de développement chorégraphique (CDC), La Termitière.

Entre chants, musiques et danses puis différents échanges, le visiteur explique l’objet de cette randonnée. « Nous sommes en complicité avec les artistes et nous sommes venus les accompagner pour qu’ensemble nous arrivons à faire quelque chose d’inoubliable. Surtout pour notre hôte de taille qui n’est plus à présenter le président Alassane Ouattara. Nous voulons que cette cérémonie sois mémorable et marque vraiment les esprits et surtout l’amitié entre la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso», a-t-il dit.

Pour cette visite, il a émis des idées en complémentarité pour que la cérémonie de remise de l’Etalon d’or de Yennenga soit une vraie réussite car «c’est la première fois de notre histoire que deux chefs d’Etat vont remettre ce trophée. Pour ce que j’ai déjà vu c’est bon mais il faut que ça rentre davantage dans le cadre de ce qui nous a été inspiré des cérémonies d’éditions antérieurs pour faire mieux».

Une visite et des suggestions que Seydou Boro, le créateur de «Yiiki», salut à sa juste valeur. Il n’a d’ailleurs pas manqué de se réjouir. «Ce matin avec la visite du protocole du président Roch Kaboré qui était là, ça nous fait plaisir de savoir que les autorités s’intéressent à ceux que nous faisons».

Avec 120 artistes, cette création qui se veut lumineuse, promet réellement d’étonner.

Jérome William Bationo

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© OtherSide Africa 2018 par Belélé Jérôme William

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