top of page

« Place à la Révolution »

Et maintenant ?

Fruit de plusieurs années de travail, « Place à la Révolution » refait le chemin fini ou à poursuivre (selon), de ce qui reste pour le monde « l’Insurrection burkinabè ». Un film documentaire qui fait découvrir des images inédites et une narration particulière, disent beaucoup de ceux qui l’ont vu. Présenté au grand public le 27 avril 2017, sous le regard des leaders du Balai Citoyen, acteurs de premiers dans ce film. D’ailleurs, se référant au titre de ce documentaire, pour ces derniers cette révolution qui a commencé en 1983 n’est pas encore aboutie. 



Les images de la Place de la Nation / de la Révolution sont bien celles d’octobre 2014, et on est alors assuré que les courses dans les rues de Ouagadougou où la caméra ballotée, secouée, qui ne se fixe sur rien ni personne mais qui nous fait vivre l’instant, font partie du même évènement…

« Une Révolution Africaine », dont la référence s’impose d’emblée, mêlait documentaire et confrontation des points de vue des acteurs politiciens. Cependant, « Place à la Révolution » ne montre ni ne rapporte des propos politiciens, ni de personnalités politiques ni des syndicats qui avaient associé leur combat spécifique au mouvement populaire « politisé »… Ni de la marche des femmes qui avait été un moment fort de l’insurrection d’octobre.

Le film est campé autour du Mouvement Balai Citoyen et de ses deux personnages principaux, Smockey et Sam’s K le Jah. « Les frangins », le rappeur incisif et le Rasta reggae, toujours côte à côte dans l’action, sur la place de la Nation devant la foule qui espère, qui s’excite, en octobre 2014, mais aussi dans les réunions de quartiers où ils s’engagent dans l’éveil populaire pour appeler au sursaut, au refus….toujours calmes, pacifiques, mais tellement déterminés.

Le film rappelle que le mouvement a été créé devant la tombe de Thomas Sankara en juillet 2013, et placé dès lors dans la ligne de la lutte du premier CIBAL.

Des gros plans sur des moments de vie entre « camarades » symbolisé par une théière sur des braises, une main qui gratte une guitare, des d’arbres que l’on plante, des témoignages de l’engagement citoyen comme dans la vie de quartier et pour couronné une partie de foot, évoquent l’emblématique Thomas Sankara…

Ses paroles sont reprises en boucle au cours du film et dans les bouches des spectateurs invités à chanter l’hymne national révolutionnaire avant la projection : « La Patrie ou la Mort…Nous vaincrons ! » , « Tuez Thomas Sankara, 1000 Thomas Sankara naîtront », « 1000 fourmis font reculer l’éléphant ».

Et lorsqu’on voit le barrage de boucliers techno-modernes des gendarmes casqués et armés reculer peu à peu devant la pression des manifestants, on voit se réaliser les prémonitions de l’Homme dont on ne retient que la lutte pour la  dignité et la liberté contre le post-colonialisme et la dictature.

Des moments festifs, des moments de lutte déterminée mais « apaisée », culminant avec cette prise de vue d’un jeune, tout souriant et attendri qui soulève de force une vieille femme pour la porter contre son gré, à l’écart de la marche sur l’assemblée nationale… Et d’intenses émotions… Quand la foule se disperse devant les tirs  et les grenades lacrymogènes, Sams’K le Jah s’avance à grandes et calmes enjambées, avec un porte-voix, et sa voix de Rasta décalé, semblant  ne même pas voir les pickups des soldats à deux pas, s’adressant à la foule pour la contenir et pour préparer l’assaut final…, la salle ne peut retenir ses applaudissements.

De toutes façons : « Si tu parles, tu meurs. Si tu ne parles pas, tu meurs. Alors tu fais quoi ? »

« Les prostituées, les mendiants sont déjà dans la rue, alors … ». Hamidou Valian, le slameur fait partie des jeunes voix qui s’élèvent à leur tour avec talent pour poursuivre cette Révolution qui a commencé en 1983 et qui n’est pas encore aboutie, comme le rappellent les deux frangins appelés sur la scène à la fin de la projection.

Le Balai Citoyen est une des dynamiques contestataires qui fleurissent et s’étendent  parmi les jeunesses du continent africain… Raison de plus pour voir ce documentaire palpitant.

Avec la contribution de Lucien Humbert

Qui est l’auteur ?


– Avec Bachir, 2012, 46 min, film collectif

– Demain L’Afrique ! (sa vision de l’idéal panafricain),2012, 28 min

– Circulation Ya Yélé, 2014, 26 min

– A double Tranchant, 2014, 12 min (Université d’été de La FEMIS, France)

« Place à la révolution », est son premier long métrage documentaire. Ce film s’inscrit dans la logique d’une trilogie dont les deux autres films sont dans le circuit de fabrication de films. Il s’agit de « Après ta révolte, ton vote » au stade de montage et « La lutte continue » en écriture.

Fiche technique :

Écriture & Réalisation

Kiswendsida Parfait KABORE

Assistants de réalisation

Eric Wendpouiré SAWADOGO

Boris Wend Yam BONEGO

Image et son

Kiswendsida Parfait KABORE

Montage

Julie COUREL

Yannick KERGOAT

Montage son et bruitage

Valérie DELOOF

Mixage

Pierre CARRASCO

Etalonnage

Laurent-Paul DELPIT

Images additionnelles

Semfilms

Souleymane OUEDRAOGO dit BASIC SOUL

Sons additionnels

Moumouni Jupiter SODRE

Djiba DIALLO

Transcription

Fidele KABORE

Traduction anglaise

Eugène PODA

Sarah L. FLYNG-OUEDRAOGO

Agathe PELTEREAU-VILLENEUVE

Marcelle LAVAU

Sous-titrages et générique

Yasmin YRONDI

Production

Serge Désiré OUEDRAOGO

Corinne CASTEL

Yannick KERGOAT

Affiche

STUDIAX


La villa Yiri Suma a accueilli du 6 au 20 mars 2017 l’artiste Jacques Resch à travers 4 grandes œuvres et un diaporama numérique de plusieurs dizaines de tableaux. Une exposition pour donner un aperçu de la création et de l’imaginaire de l’artiste. Ces œuvres chimériques pour parler d’actualité ne manquent pas de rappeler Salvador Dali, ce célèbre peintre espagnol du XXe siècle.

"Une Tranche de  Saucisson"

Des représentations attractives, chimériques, pictographiques mais surréalistes,… qui abordent des thèmes du monde d’hier et d’aujourd’hui. Des couleurs vivantes et «vraies», principalement sur de la toile, c’est ce que propose Jacques Resch dans un langage imaginaire dont lui seul a certainement le secret.

Si de ses œuvres se dégage une singularité ; cependant, de par son style l’artiste ne réinvente pas la roue. Un soin du détail quasi monomaniaque qui rappelle beaucoup de ses devanciers, le souligne-t-il lui-même d’ailleurs. Il dit que de la même façon qu’il importe de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, « il importe d’avoir la modestie de savoir qu’aucun artiste invente maintenant l’art de peindre, que des maîtres nous ont précédé et nous aident à aller plus avant ».

Jacques Resch, comme Salvador Dali…

Loin de comparer la vie des deux, Jacques Resch à travers ses toiles, rappelle ces

œuvres surréalistes du XXe siècle notamment celles de Salvador Dali, considéré comme l’un des principaux représentants du surréalisme. Le travail est presque toujours très minutieux, avec des dessins préparatoires très soignés et une exécution méticuleuse, souvent à la loupe. Certaines œuvres minuscules témoignent d'un véritable talent de miniaturiste. Cette proximité d’imaginaire et de représentation artistique se confirme davantage en se référant au thème de l'image double, voire multiple qui s’est s'installé à partir des années 1930. Tous les deux sont conscients qu’il faut un regard précis et répéter pour percevoir la profondeur de leurs œuvres.

André Breton salua, à ce propos, le travail de Dali en écrivant : « la grande originalité de Dali est de s’être montré de force à participer à cette action à la fois comme acteur et comme spectateur, d’avoir réussi à se porter mi juge, mi-partie au procès intenté par le plaisir et la réalité».

"Le pont II"

Cette méthode impliquant un certain contrôle sur les visions et délires du peintre vient contredire l’idée d’automatisme pur dénoué de toute interprétation défini par Breton. C’est ce qui amènera Salvador Dali à être exclu à l’époque par ses pairs du mouvement surréaliste.

L’œuvre de J. Resch

Ses tableaux («Une Tranche de Saucisson»,…) essaient de montrer ce que le

progrès robotise de notre existence. « Nous croyons pouvoir exister à l'autre bout du téléphone, d'un tweet, d'une caméra, sans y être vraiment. De nombreux déjà morts nous parlent à la télé. Le téléphone nous habitue à écouter et répondre à une voix qui est personne. La marchandisation de tout nous illusionne sur l'infinitude des ressources de poisson, d'oxygène, de pétrole, de liberté. Pourtant les insectes nous montrent que ça continuera très bien, bien mieux, beaucoup mieux sans nous plus tard. Ils savent que toute la place sera pour eux, puisque même à nos enfants nous ne laissons aucune chance. Nous bouffons tout, tout de suite sans égards du passé ni du futur. Alors ils attendent, les insectes », explique Jacques Resch.

Avec, entre autres, des œuvres comme « Le Pêcheur de Nuages », «Le Pont II», « La Sieste du Pêcheur de Nuage », c’est la magnificence naturelle d’un fantasme de la création, car ne mettant aucune barrière à l’imaginaire. L’artiste se doit ainsi d’être à l’écoute des images qui surgissent en son esprit. Il s’agit, pour atteindre la représentation de l’espace mental que constitue le monde intérieur, de se réapproprier les objets, en vue de les évaluer en fonction de soi et ne plus se contenter de matérialiser la perception objective de l’objet. Un défi de taille lancé aux créateurs !

Comme l’ont été pour lui d’autres peintres, Jacques Resch, qui réside dans la ville de Bobo-Dioulasso, de par l’ensemble de son travail demeure sans doute une source d’inspiration. A ce propos, notre confrère Alcény Saïdou Barry écrivant sur une de ses expositions a suggéré qu’« il serait intéressant que les autres jeunes peintres de son pays d’adoption, ceux de Ouaga particulièrement, voient son travail pour comprendre que la peinture, même contemporaine, ne peut se passer d’un savoir technique ni ignorer l’histoire de l’art ».


Un diaporama d’une soixantaine d’oeuvre présenté par l’artiste

Jacques Resch

De la chimère pour traduire la réalité

La villa Yiri Suma accueille du 6 au 20 mars 2017 l’artiste Jacques Resch à travers 4 grandes œuvres et un diaporama numérique de plusieurs dizaines de tableaux. Une exposition pour donner un aperçu de la création et de l’imaginaire de l’artiste. Ces œuvres chimériques pour parler d’actualité ne manquent pas de rappeler Salvador Dali, ce célèbre peintre espagnol du XXe siècle.


Des représentations attractives, chimériques, pictographiques mais surréalistes,… qui abordent des thèmes du monde d’hier et d’aujourd’hui. Des couleurs vivantes et «vraies», principalement sur de la toile, c’est ce que propose Jacques Resch dans un langage imaginaire dont lui seul a certainement le secret.

Si de ses œuvres se dégage une singularité ; cependant, de par son style l’artiste ne réinvente pas la roue. Un soin du détail quasi monomaniaque qui rappelle beaucoup de ses devanciers, le souligne-t-il lui-même d’ailleurs. Il dit que de la même façon qu’il importe de savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va, « il importe d’avoir la modestie de savoir qu’aucun artiste invente maintenant l’art de peindre, que des maîtres nous ont précédé et nous aident à aller plus avant ».

Jacques Resch, comme Salvador Dali…

Loin de comparer la vie des deux, Jacques Resch à travers ses toiles, rappelle ces œuvres surréalistes du XXe siècle notamment celles de Salvador Dali, considéré comme l’un des principaux représentants du surréalisme. Le travail est presque toujours très minutieux, avec des dessins préparatoires très soignés et une exécution méticuleuse, souvent à la loupe. Certaines œuvres minuscules témoignent d’un véritable talent de miniaturiste. Cette proximité d’imaginaire et de représentation artistique se confirme davantage en se référant au thème de l’image double, voire multiple qui s’est s’installé à partir des années 1930. Tous les deux sont conscients qu’il faut un regard précis et répéter pour percevoir la profondeur de leurs œuvres.

“Le pont II”

André Breton salua, à ce propos, le travail de Dali en écrivant : « la grande originalité de Dali est de s’être montré de force à participer à cette action à la fois comme acteur et comme spectateur, d’avoir réussi à se porter mi juge, mi-partie au procès intenté par le plaisir et la réalité».

Cette méthode impliquant un certain contrôle sur les visions et délires du peintre vient contredire l’idée d’automatisme pur dénoué de toute interprétation défini par Breton. C’est ce qui amènera Salvador Dali à être exclu à l’époque par ses pairs du mouvement surréaliste.

L’œuvre de J. Resch

“Une tranche de saucisson”


Ses tableaux («Une Tranche de  Saucisson»,…) essaient de montrer ce que le progrès robotise de notre existence. « Nous croyons pouvoir exister à l’autre bout du téléphone, d’un tweet, d’une caméra, sans y être vraiment. De nombreux déjà morts nous parlent à la télé. Le téléphone nous habitue à écouter et répondre à une voix qui est personne. La marchandisation de tout nous illusionne sur l’infinitude des ressources de poisson, d’oxygène, de pétrole, de liberté. Pourtant les insectes nous montrent que ça continuera très bien, bien mieux, beaucoup mieux sans nous plus tard. Ils savent que toute la place sera pour eux, puisque même à nos enfants nous ne laissons aucune chance. Nous bouffons tout, tout de suite sans égards du passé ni du futur. Alors ils attendent, les insectes », explique Jacques Resch.

Avec, entre autres, des œuvres comme « Le Pêcheur de Nuages », «Le Pont II», « La Sieste du Pêcheur de Nuage »,  c’est la magnificence naturelle d’un fantasme de la création, car ne mettant aucune barrière à l’imaginaire. L’artiste se doit ainsi d’être à l’écoute des images qui surgissent en son esprit. Il s’agit, pour atteindre la représentation de l’espace mental que constitue le monde intérieur, de se réapproprier les objets, en vue de les évaluer en fonction de soi et ne plus se contenter de matérialiser la perception objective de l’objet. Un défi de taille lancé aux créateurs !

Comme l’ont été pour lui d’autres peintres, Jacques Resch, qui réside dans la ville de Bobo-Dioulasso, de par l’ensemble de son travail demeure sans doute une source d’inspiration. A ce propos, notre confrère Alcény Saïdou Barry écrivant sur une de ses expositions a suggéré qu’« il serait intéressant que les autres jeunes peintres de son pays d’adoption, ceux de Ouaga particulièrement, voient son travail pour comprendre que la peinture, même contemporaine, ne peut se passer d’un savoir technique ni ignorer l’histoire de l’art ».

Jérôme William Bationo

Partenaires

    Vous aimez notre plateforme? Merci de faire un don pour contribuer à son développement !

Faire un don avec PayPal

© OtherSide Africa 2018 par Belélé Jérôme William

bottom of page